ACSIS CAMEROUN Newsletter N°8 - Janvier 2008.
12. Un comité d'experts appelle à une meilleure intégration de la société civile et des groupes régionaux

WASHINGTON, le 30 octobre 2007 - La société civile africaine peut apporter une contribution importante tant aux débats sur les politiques régionales qu'au choix et au développement des programmes d'aide au continent.

C'est le message lancé le 22 octobre par la vice-présidente de la Banque mondiale pour la région Afrique, Obiageli Ezekwesili, lors d'une rencontre placée sur le thème de « l'interaction de la société civile africaine avec les entités régionales ». La réunion a été organisée dans le cadre du Forum de politique générale de la société civile, qui s'est tenu en marge des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.

La session a rassemblé des représentants d'organisations de la société civile (OSC) africaine, de communautés économiques régionales (CER), de l'Union africaine (UA) et de gouvernements nationaux. Le comité chargé de diriger les débats comptait dans ses rangs Amos Kimunya, ministre des Finances kényan, Emmanuel Ekwetey, directeur de l'Institut pour la gouvernance démocratique au Ghana, Amina Salum Ali, ambassadrice de l'Union africaine auprès des États-Unis, et Soumaïla Cissé, président de l'Union économique et monétaire ouest-africaine.

Comme l'a précisé Mme Ezekwesili, cette table ronde visait à explorer les moyens d'élargir la communication entre OSC et CER africaines, et à orienter le soutien que le Groupe de la Banque mondiale est susceptible d'apporter à l'initiative.

La vice-présidente a observé que l'intégration pouvait présenter des opportunités mutuellement favorables pour les économies de la région, en particulier dans le cas des nations enclavées. Elle a ajouté que les OSC avaient entrepris d'étendre leur rayon d'action au-delà du développement des communautés, s'engageant désormais dans un ensemble de thématiques plus générales. « Les OSC peuvent aider à combler le déficit d'information entre les CER et les citoyens, tout en développant leur propre influence politique à l'appui des réformes », a-t-elle déclaré.

Emmanuel Ekwetey a souligné les possibilités qui s'offrent aux groupes de la société civile d'interagir avec les entités régionales, en faisant notamment référence aux forums convoqués par la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et précédés de rencontres de la société civile organisées par le Conseil économique et social (ECOSOC) de l'Union africaine.

D'après M. Ekwetey, le problème réside dans le fait que les OSC ne sont pas impliquées dans le suivi de la mise en œuvre des décisions et des programmes émanant des groupes régionaux. Il a déploré que les états africains ne disposent pas des budgets nécessaires pour soutenir le travail de ces organisations.

Mme Ali a estimé que cette rencontre marquait le début d'un nouveau chapitre dans le partenariat qui unit la Banque mondiale, les OSC et les gouvernements d'Afrique. Elle a exhorté les OSC à occuper une place plus centrale dans le dialogue sur la politique générale de la région.

« Les OSC possèdent un avantage comparatif pour aider l'Afrique à s'intégrer et pour populariser ce programme », a-t-elle précisé. Encourageant le Groupe de la Banque mondiale à contribuer au renforcement des capacités des OSC africaines, elle a également plaidé en faveur d'un ECOSOC plus autonome.

À titre d'exemple de domaines dans lesquels les OSC pouvaient jouer un rôle particulièrement déterminant, l'ambassadrice a cité la ratification des protocoles et des conventions internationales. Elle a indiqué que les OSC pouvaient exercer une influence auprès des parlements africains et garantir l'exécution rapide des projets en surveillant les éventuels retards.

M. Amos Kimunya a, quant à lui, demandé la fin de la concurrence entre les OSC et le gouvernement.

« Les OSC peuvent interagir et travailler de manière réellement fructueuse si la relation est basée sur des valeurs communes, le respect mutuel et la confiance réciproque », a-t-il avancé.

Mme Ezekwesili a conclu la réunion en notant que, dans le cadre de sa stratégie sur la gouvernance, la Banque mondiale mettait l'accent sur une coopération optimale avec les OSC, qu'elle considère déjà comme des partenaires .

Source: Banque Mondiale